CAHIER DE VACANCE #0

Pour ce numéro qui n’en est pas un, nous avons voulu faire l’hypothèse de la vacance, de s’intéresser à l’en-friche, aux lieux qui se font et se défont, aux mouvements de dé-limitations. La vacance comme moyen possible d’acter, de raconter et d’éprouver la lente mais non moins nécessaire désoccupation des mondes. Désoccupations des logiques qui les saturent quitte à vivre radicalement, pour nous-mêmes et nos pratiques, cet impératif. Paradoxalement, alors qu’il aurait probablement fallu attendre pour faire mieux, ce cahier ne le pouvait plus. Nous avions besoin qu’il existe dans un moment particulier. Ce sera d’ailleurs un enjeu de LIEUX ou des LIEUX, celui d’attacher son processus de création à des moments plutôt que de l’enfermer dans une périodicité, un format ou le fantasme d’une qualité quelconque.

Le moment de ce Cahier de vacance, c’est celui du relogement des moyens matériels et immatériels de sa production (un bureau, du fil, des réflexions, des ateliers, des espaces publics, des cotisations en retard, des archives, une cabane, des brouillons, de la vaisselle sale, des pellicules, etc..) le déplacement de ce que nous appelons une recherche en friche. Une recherche qui se construit depuis cette itinérance entre des espaces vacants et dans une intrication mêlant production d’archives, expérience de l’espace public et pratique de recherche.

Ainsi, ce cahier de vacance s’ouvre par les fragments d’une archive qui donne (presque) son nom à l’objet que vous tenez entre les mains, lui-même fragment de cet imaginaire encore très présent. Des fragments d’une archive qui charrient avec elle un imaginaire en friche. Il ne s’agit pas à nouveau de faire de l’archive une chose sacrée mais plutôt d’envisager les documents dont nous faisons l’expérience (parce que nous les fabriquons, les découvrons) comme les moyens d’ouvrir aussi des lieux, des processus vacants. C’est ainsi que ce cahier de vacance dérivera entre d’autres documentations, celle d’une action en espace public ou encore d’un échange « aux beaux milieux » de recherches, d’actions, de récits. Une façon pour nous de créer de la vacance depuis la correspondance entre des actions, des textes, des espaces qui fonctionnent depuis le vide, l’absence qu’ils rendent présent. Nous (un nous imaginé, à inventer au fil de l’eau) espérons que cette vacance laissera la place à l’écriture vos propres textes (imaginés, dansés, cuisinés, raturés…).

En vous souhaitant une bonne vacance.


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